lundi 12 juillet 2010

Les sanctions vues par les leaders verts

Pour quels effets désirés? Et concrètement qu'est ce que çà donne?

Il est intéressant de savoir ce qu'en pensent les deux figures du mouvement vert en Iran.
Petite traduction rapportée des propos de Karoubi et de Mousavi.

Karroubi : le gouvernement et les pasdarans accueillent favorablement les sanctions.
Mahdi Karroubi a invité les familles de plusieurs prisonniers politiques. Pendant cette rencontre, Karroubi a téléphoné aux prisonniers Abdollah Momeni, Ahmad Zeidabadi et Ali Malihi. Selon le journal Saham News [site internet http://www.sahamnews.org/] les familles ont exprimé leur gratitude à la réaction de Karroubi quant aux fraudes d'il y a un an et l'ont remercié pour sa défense des droits des citoyens. En particulier en ce qui concerne la prison de Kahrizak.
Les familles ont aussi exprimé leurs inquiétudes sur l'état de leurs proches en prison, dont les autorités refusent de donner des nouvelles. "Ils nous rendent la situation de plus en plus insoutenable. Ils nous empêchent de les voir en prison à cause d'une absence d'autorisation du tribunal. Seul le membre le plus proche peut faire la visite alors que plus d'un pouvait faire la visite auparavant.
Karroubi a exprimé sa tristesse sur les événements post-élections et sur le viol évident de la constitution du pays [qui autorise les gens à manifester]. Il a aussi dit que les gens n'oublient pas les prisonniers et qu'ils sont solidaires jusqu'au dénouement.
Le réformateur [plutôt modéré, mais çà méritera des explications] a aussi critiqué les attaques contre la partie républicaine de l'IRI. "Malheureusement aujourd'hui la gouvernance n'est ni Républicaine ni Islamique. Et c'est une alerte pour ceux qui aiment le pays, le régime et le territoire. Comme toujours, nous cherchons toujours la vraie définition de la République Islamique approuvée par Imam Khomeini et les citoyens avisés de l'Iran de 1979."
Une fois de plus, le candidat à la présidentielle a insisté sur l'importance de la constitution même si dit il "la constitution n'est pas une révélation et qu'elle n'est pas immuable". "Quoiqu'il en soit, la constitution définit des responsabilités de l'état vis à vis des citoyens et vice versa, et définit des droits des citoyens".
"Le despotisme nous a conduit au point où le plus haut niveau de l'exécutif n'a pas de respect pour le parlement et ses lois... c'est un non respect des Iraniens." Il a appelé au retour vers la constitution et a décrit le Parlement dans une position non favorable. "Nous voulons une république basée sur le vote des citoyens".
Parlant du mouvement vert en Iran, Karroubi a décrit la période actuelle comme "difficile et fatigante". "D'un côté ils [les autorités] proclament gérer le monde et de l'autre côté ils dirigent le pays avec des mafieux et en créant la peur et la terreur".
"Ils ont même peur de l'ombre des morts... Ils prétendent avoir fini avec les protestations des Iraniens et d'avoir repris le contrôle. Mais je leur demande de se réveiller. De quel type de contrôle s'agit il quand vous avez peur des ombres des martyrs et des morts.?"
En même temps, Karroubi a décrit la période actuelle d'espoir puisque les gens demandent le retour aux vrais valeurs de la République Islamique et une veritable République donc. "De façon réfléchie, les citoyens sont passés de la rue à la maison, aux écoles, universités, et parmi toutes les couches de la société et parmi toutes les générations. Le mouvement vert s'est amplifié et la conscience augmentera de jour en jour".
Karoubi a critiqué le traitement sur les intellectuels du pays qui a conduit à une purge dans le système académique.
Karroubi a aussi parlé des dernières sanctions contre l'Iran par l'ONU. "Malgré les remarques absurdes et l'échec d'(Ahmadinejad, nous ne devons pas donner d'alibis aux sanctions contre l'Iran."
"Néanmoins, je pense qu'une partie du régime et des Gardiens de la Révolution [pasdarans] veulent ces sanctions car ils en tirent profit et que ce sont les gens qui en souffrent". Karroubi a ajouté que durant cette dernière année que l'échec de la politique extérieure du pays, le manque de rationalité des officiels et la violence qui a suivi les élections.. tout çà a créé des dommages lourds au pays. Il a prédit "des conditions inquiétantes" pour le futur du pays. Il a critiqué aussi les politiques économique et culturelle du gouvernement qui ne sont pas selon lui du tout en accordance aux besoins et aux aspirations des Iraniens.
"Les décisions ne sont pas basées sur l'expertise mais sont établies à huis clos". "Ceci crée un rejet du public" . Il a critiqué la hausse soudaine des impôts et taxes qui a conduit le gouvernement à revenir sur sa décision rapidement.
"Sur le plan culturel," a t il dit en se moquant "ces gentlemen [ironique] ont résolu tous les problèmes du pays. Ils n'ont donc rien d'autre à faire que de s'occuper de la coupe de cheveux des gens. " Plus sérieusement , il a alors dit que çà montrait bien leur éloignement des revendications des gens et leurs méthodes d'imposer sans demander l'avis.
"Au lieu d'essayer de décevoir l'opinion en émettant des fausses statistiques, çà serait mieux qu'ils reviennent au peuple et qu'ils arrêtent de donner des excuses à des ennemis du pays en pensant résoudre les problèmes internes. Il faut restaurer l'unité et la cohésion."
"Nous voulons améliorer la situation mais la condition est la restauration de l'honneur et de la dignité des grands citoyens d'Iran". "Il faut libérer les prisonniers politiques, redonner la liberté à la presse, arrêter l'interdiction des partis et permettre leurs activités, permettre des élections libres et honnêtes, soutenir les familles des victimes des violences post électorales , aussi bien moralement que financièrement... c'est à dire revenir à la constitution. Ainsi nous aurons le soutien du grand peuple d'Iran."

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